vendredi 30 avril 2010

Ha Mossad le Modiyn ve le Tafkidim Mayuhadim


Longtemps considéré comme un des meilleurs services de renseignement du monde Ha Mossad le Modiyn ve le Tafkidim Mayuhadim (Institut du renseignement et des opérations spéciales), plus connu du grand public sous le nom de Mossad, semble avoir beaucoup perdu de son efficacité. La dernière affaire en date, l'assassinat d'un cadre du Hamas à Dubaï, le 19 janvier 2010, tendrait une nouvelle fois à le confirmer. Certes la mission première, à savoir l'élimination physique de Mahmoud Al-Mabhouh, a été accomplie. Mais une telle opération aurait dû rester secrète, au moins aux yeux du grand public. C'est loin d'être le cas. Bien sûr pour l'heure seul un faisceau de présomptions accuse le service de renseignement israélien. D'ailleurs les autorités de l'État hébreu jouant sur la sémantique n'ont ni confirmé ni démenti, se bornant à déclarer qu'il n'existait aucune preuve indiquant que le Mossad était derrière cette opération. Hormis le fait d'avoir procédé à une « liquidation ciblée » sur le territoire émirati, l'usage de « vrais faux » passeports de ressortissants européens et australiens a fortement contrarié les chancelleries des pays en question. Celles-ci, contrairement à leur habituelle indulgence à l'égard de l'État hébreu, ont vivement protesté, convoquant les ambassadeurs d'Israël, la Grande-Bretagne allant même jusqu'à expulser le résident du Mossad à Londres.

Selon les éléments recueillis par la police de Dubaï, le commando a utilisé les documents d'identité d'Israéliens possédant la double nationalité. Une manière astucieuse de se procurer des documents authentiques. Ce n'est pas la première fois que les services israéliens utilisent frauduleusement des passeports d'États amis. Ainsi en juillet 2004 une telle pratique avait provoqué un incident diplomatique avec la Nouvelle Zélande. Ce fut également le cas en 1997 avec le Canada lors de la tentative d'assassinat de Khaled Mechaal en Jordanie.

Cette série de loupés a considérablement terni l'image du service secret israélien. À noter toutefois que les opérations menées par un service dit secret ne sont connues du grand public que lorsqu'elles ont raté. On peut donc légitiment se demander combien d'opérations ont réussi pour quelques unes rendues publiques ? Si certaines, comme celles mentionnées plus haut, se sont révélées être de véritables fiascos, tout du moins sur le plan de la confidentialité, d'autres ont été imputées au Mossad, mais sur de simples suppositions. C'est le cas notamment de l'assassinat d'Imad Moughnieh, du général syrien Mohammed Suleïman, ou encore du scientifique iranien Massoud Ali Mohammadi...

Ce nouveau numéro thématique de Renseignor, à travers une sélection de dépêches émanant des stations de radiodiffusion internationales, illustre bien le malaise qui semble entourer les actions du service de renseignement de l'État hébreu.

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